Moali-Grine, N., Moali, L., & Moali, A. (2013). Distribution et écologie de la reproduction de la Cigogne blanche (Ciconia ciconia) en Algérie. Revue d’écologie 68: 59-69.
La Cigogne blanche Ciconia ciconia niche communément dans la partie méditerranéenne de l’Algérie, des plaines du littoral jusque aux hauts-plateaux steppiques. Des recensements nationaux ont été effectués dans le cadre d’un projet d’étude de la dynamique des populations d’oiseaux en Algérie. En 2007, 6601 couples nicheurs ont été recensés. Dans les régions de l’Est (d’El-Tarf à Oum-El-Bouaghi), de 1855 nids occupés en 1995 l’effectif est passé à 4411 en 2007 soit 70 % du total des effectifs nicheurs pour les deux recensements. Dans les régions du centre (de Béjaïa à Blida), respectivement 701 (26 %) et 1817 (27,5 %) couples nicheurs ont été dénombrés en 1995 et 2007. Dans les régions de l’Ouest (de Tipasa à Ain-Temouchent), seulement 123 couples nicheurs (5 %) ont été observés en 1995 et 373 (5,6 %) en 2007. Les couples qui nichent en dehors des agglomérations font souvent leurs nids en colonies sur des arbres. Les types de supports choisis pour l’emplacement des nids montrent clairement les changements qui ont eu lieu dans la préférence des sites de nidification. Bien que les villes aient augmenté en taille et que beaucoup de maisons aient perdu leur aptitude à offrir des supports de nidification pour la Cigogne blanche, certains couples ont adopté les nouveaux bâtiments pour nicher, les structures artificielles (toits des maisons, poteaux et pylônes électriques) représentent toujours plus de la moitié des supports de nids. L’essor démographique de la population de Cigognes blanches algériennes est particulièrement remarquable dans les régions de l’Est à El-Tarf et Mila et dans les régions du Centre à Sétif où les effectifs des couples nicheurs ont augmenté respectivement de 263 %, 137 % et 312 % entre 1995 et 2007. Même si certains facteurs tels que la pression de l’urbanisation et la détérioration de la qualité des habitats ont toujours un impact négatif sur les populations de Cigogne blanche, nous estimons que les améliorations climatiques sur les lieux d’hivernage et de reproduction, et l’adoption des terres cultivées irriguées et des décharges d’ordures ménagères pour se nourrir dans certaines régions ont largement contribué à l’augmentation récente de la population.